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Anicet NIYONKURU

GAHUTU REMY : 
 
OU LA PAROLE-FORCE DU HEROS 
 
Discours du Président du Parti CDP à l’occasion des cérémonies à Bruxelles de la commémoration du 19ème anniversaire de l’assassinat de Gahutu Rémy et du  
21è anniversaire des pogromes de Ntega-Maranga.  
 
Il s’est déroulé à Bruxelles, Auberge de la Jeunesse Sleep Well, les cérémonies de commémoration du 19ème anniversaire de l’assassinat de Gahutu Rémy et du 21è anniversaire des pogromes de Ntega-Maranga. Invité spécialement à cette fin, le Président du Parti CDP, Monsieur Anicet Niyonkuru, s’était joint aux Burundais vivant en Belgique et d’autres personnes venues des autres pays de l’Europe ( Danemark, Suède, Allemagne, France…) pour immortaliser les tristes événements.  
Les témoignages ont été on ne peut plus pathétiques ; les larmes ont coulé. 
Signalons que la commémoration du massacre qui a fait quelques 50.000 victimes -selon certaines informations estimatives car il n’y a jamais eu d’enquêtes- en moins d’un moins n’a jamais fait objet de préoccupation des Burundais vivant au pays ; le gouvernement, c’est loin de ses préoccupations. 
Signalons aussi qu’on moment où l’oubli est jeté sur les victimes de cette énième guerre de l’Etat contre son peuple, les massacres des Banyamurenge de Gatumba sont commémorés au Burundi, et ô combien logiquement, par les rescapés et leurs amis, burundais y compris. 
 
Voici donc texto le discours du Président du CDP. 
 
Mesdames messieurs ; 
Chers Compatriotes ;  
 
Voici exactement 19 ans que nous commémorons la mort de Gahutu Rémy.  
Héros de la révolution burundaise, Gahutu Rémy fut un grand visionnaire. Et le propre du révolutionnaire digne de ce nom étant de devancer le temps, il a prédit des situations que certains de ses contemporains considéraient comme rêves d’un charlatan, mais que peu après tout Burundais a vécues et vit encore. Il a ramené grand nombre de Burundais à une voie commune de la révolution, une voie qui a guidé tous les mouvements de lutte armée contre la tyrannie d’une clique tribalo-génocidiare ; il a été le grand maître à penser pour beaucoup, ceux qui le reconnaissent comme ceux qui, pour des calculs politiciens, ne le reconnaissent pas. 
Et on ne peut comprendre la place que Gahutu Rémy occupe dans l’histoire politique récente du Burundi autrement qu’en le plaçant sur une trajectoire dialectique de la révolution burundaise, qui fait ressortir trois types de modèles révolutionnaires, à savoir :  
 
- Le modèle Mirerekano-Rwagasore ; 
- Le modèle Ndadaye ; 
- Le modèle Gahutu Rémy. 
 
La suite de mon propos sera d’abord un décryptage succin de ces trois modèles, ensuite l’appel des Burundais au respect de la parole de Gahutu, une parole-force, une parole qui n’est que la sève nourrissante de l’arbre généalogique de la révolution burundaise.  
 
I. DES HEROS ET DES MODELES DANS LA REVOLUTION BURUNDAISE 
 
S’agissant donc des héros et de leurs modèles, commençons par le commencement :  
 
1. Le modèle Mirerekano-Rwagasore 
 
Ce modèle était basé sur deux piliers importants : 
- l’indépendance vis-à-vis de l’étranger ; 
- le développement des masses paysannes par l’implantation des coopératives agricoles dans tout le pays, donc le développement du pays par celui du monde rural.  
 
Que ce soit du point de vue politique ou économique, ce modèle a échoué ; il est mort avec ses promoteur, Rwagasore et Mirerekano. 
Sur le plan politique, l’indépendance vis-à-vis de l’étranger s’est vite transformée en une dépendance des Burundais vis-à-vis d’autres Burundais : tous les Hutu ainsi que la majorité des Tutsi du « tiers monde », pour utiliser l’expression consacrée, sont devenus « esclaves » d’une clique tribalo- terroriste hima ayant son fief à Bururi, les micombéristes, pour utiliser le jargon de notre politique.  
 
Au niveau économique, ç’a été le même échec, et il n’aurait pu en être autrement. En effet, la majorité des masses rurales étant Hutu, le développement rural était impossible, du moment que les mêmes Hutu ont été considérés comme «un péril », l’expression est de Simbananiye, donc un peuple à anéantir par tous les moyens. Comment alors saurait-on développer un pays dont on programme d’anéantir 85�e la population ?  
En fait, Rwagasore et Mirerekano ne s’étaient jamais imaginés que leur Parti allait tomber dans les mains des inciviques professionnels. Avec l’avènement des micombéristes, l’inégalité des peuples a été systématisée, le génocide érigé en modèle politique.  
 
Bref, l’indépendance tant rêvée est devenue un cauchemar. Et s’il est vrai que les occupants Belges n’incarnaient pas un ordre sociopolitique dont on pouvait pleurer la fin, il reste encore plus juste d’affirmer que leurs successeurs furent pires, et je pèse mes mots ! De toute façon, personne ne peut me dire qu’il y a eu au Burundi un colon plus mauvais pour les Burundais que Micombero et ses lieutenants !  
 
Mais quand même, de la politique révolutionnaire de Mirerekano-Rwagasore, il nous est resté quelque chose de significatif : le développement du pays en commençant par le monde rural est une idée dont toute politique visant à stabiliser économiquement le pays doit tenir compte.  
 
Venons-en maintenant au modèle Ndadaye. 
 
2. Le modèle Ndadaye  
 
Ce modèle était basé sur trois piliers révolutionnaires : 
- la prise de conscience de son état d’homme de seconde zone ; 
- la lutte pacifique pour la dignité humaine (pas de prise des armes) ; 
- la réforme en douceur y compris dans les secteurs sécuritaire et socio-économique, ce qui a fait dire à Nicéphore Soglo, ancien Président béninois : « Ndadaye voulait instaurer une révolution sociale douce » !  
 
Ce qui est sûr, ce modèle, qui a repris d’une autre manière un point développé par Gahutu, n’avait pas pris en compte les autres aspects pourtant indispensables quand il s’agit de la prise du pouvoir, de sa stabilité et de sa gestion. Trop confiant en la loyauté des vaincus, le Frodedu avait eu beau être un parti aux grands stratèges, mais ceux-ci avaient commis le grand péché révolutionnaire de ne pas se munir d’alternative, ce que l’on appelle « le plan b » dans le jargon des stratégies, qu’elles soient politiques ou autres.  
Avec la mort du Président Ndadaye et la prise des armes par le peuple pour sa propre libération, le modèle Ndandaye a donc montré ses limites et a cédé logiquement du terrain ; celui de Gahutu Rémy a repris la relève.  
 
3. Le modèle Gahutu Rémy  
 
Ce modèle est basé sur les 4 piliers suivants : 
- prendre conscience de son état d’exploité et d’homme de seconde zone ; 
- lutter pour sa propre dignité y compris, si le cas y échoit, par l’usage de la force ; 
- arracher (ne pas quémander) le pouvoir aux usurpateurs ; 
- assurer le développement du pays avec un peuple libéré. 
 
Ce modèle présente le seul inconvénient de ne pas préfigurer une alternance politique. Or, vu le contexte historique de ce que je pourrais appeler l’âge mur du Palipehutu, donc dans les années 90, cette idéologie ne pouvait que le desservir. En effet, elle le rattachait plus aux révolutions populaires de types marxistes et autres maoïstes, auxquelles non seulement « la police de l’ordre mondial » s’opposait farouchement, mais qui, elles aussi, étaient en train d’étaler au grand jour leurs limites : c’était la dislocation de l’URSS ici, c’était l’émiettement des Balkans là-bas, la chute du mur de Berlin à côté, bref la fin des régimes ayant pour pilier politique « les Partis de tout le peuple » ! C’est ce que Ndadaye avait pressenti dès le départ, avec malheureusement le péché dont je parlais tantôt. 
 
En revanche, le modèle Gahutu présente les avantages d’une vision politique à très long terme.  
La victoire du Frodebu en 1993 fut l’aboutissement du 1er pilier du Palipehutu, à savoir la « prise de conscience ». 
Quant à la prise des armes par le peuple en 1994, elle ne fut que la remise en application du second pilier du Palipehutu.  
 
Le 3ème pilier a réussi à plus de 75�En effet avec les différentes négociations et accord de cessez-le-feu, on est parvenu à la mise en place d’une armée non monoethnique et à la considération des Hutu comme des êtres humains et non pas les « mujeri » les chien enragés à noyer, ou les « ibihere » les punaises à écraser, comme l’enseignait sans scrupule ni remords la littérature micombériste.  
 
Quant au 4ème pilier, nous devons faire un autre pas, mais sans fausser celui du leader de la Révolution, Feu Gahutu Rémy. Sa parole, qui est force, doit nous guider. Il a dit notamment : « Uru rugamba dutanguye ruzoba rurerure. Bamwe bazoruha bate bomoke, abandi bazogurwa n’Abatutsi bagurishe benewabo. Ariko abazokomeza bakagumya ibanga, bazoshikana Uburundi mu ntwaro itagira agacinyizo. (…) « Ahó turiko turaja ntituzohashika, tuzohera mu nzira ; ariko urwaruka rwacu ruzohashika ». (Ce combat que nous initions sera long. Certains se fatiguerons et finiront par lâcher prise, d’autres se laisseront corrompre par les Tutsi pour vendre leurs frères. Mais ceux qui persévéreront dans l’engagement, ils doteront le Burundi d’un régime où la dignité humaine est règle et loi. (...) Nous n’arriverons pas nous même à destination, nous succomberons au cours du chemin ; mais notre jeunesse arrivera à destination).  
La jeunesse dont il parlait, c’est vous, c’est nous ; c’est toute personne qui comprend qu’il faut que la lutte pour la dignité humaine au Burundi et le développement du pays avec un peuple libre, arrive à bout.  
Que retenir de la vaillance de nos héros, et surtout de celui qui nous a dit qu’il était temps de refuser l’indignité, par tous les moyens ? 
 
II. SUR LES TRACES DU HEROS DE LA REVOLUTION GAHUTU REMY  
 
Ceux qui tiennent encore, ceux qui ne sont pas encore épuisés, ceux qui n’ont pas encore bazardé leur personnalité et leurs frères contre la fumée et les nuages des honneurs de la honte, bref ceux qui n’ont pas encore trahi, eh bien, ils doivent mettre les forces ensemble pour faire aboutir le dernier pilier de Gahutu Rémy, qui reste en suspend, à savoir : « assurer la dignité à notre peuple par une libération morale indispensable à tout développement durable ».  
 
Je parlais de trahison. 
Gahutu a dit encore : « Igihe Umuhutu wo mu bumanuko azohura n’Umuhutu wo mu buraruko bagahana amasho bati dusangiye ugupfa no gukira, Umuhutu wo mu buseruko ahuye n’uwo mu burengero bikaba gurtyo, muze memenye ko urugamba dutanguye tuzoba turi mu nzira yo kurutsinda ». (Le jour où un Hutu du sud et celui du nord se rencontreront pour se serrer fraternellement et respectueusement la main, le jour où celui de l’est et du sud feront de même, sachez bien alors que là, la fin de notre combat sera proche).  
 
L’unité intra-communautaire hutu comme préalable à tout affranchissement est repris dans le 5ème pilier de mon parti le CDP en ces termes : « La solidarité intra-ethnique hutu d’abord comme préalable à tout affranchissement, celle inter-ethnique ensuite comme modalité de développement pour tous et non comme un devoir de reconnaissance d’un ex-esclave à son ex-maître ». 
 
Si nous avons tenu à vous témoigner notre conviction vis-à-vie de la parole-force de Gahutu Rémy, c’est moins pour les éloges à ce haut personnage que pour un rappel au respect de certains principes qu’il nous avait légués, et que certains ne se sont pas privés de trahir pour des calculs politiciens sans lendemain pour le peuple. Ces principes, nous les avons malheureusement trahis, alors qu’ils nous ont coûté tant de sacrifices humains. 
La persévérance dans la lutte, le respect d’un minimum d’étique et de principes politiques, le maintien des liens de solidarité intra-ethnique, ça nous a manqué cruellement. Grand nombre d’entre nous sommes tombés soit dans ce que nous appelons le « fatalisme hutu », soit dans le sommeil micombériste, qui consiste à dire : « eh, ivyo ntubivuge ; ntubijemwo, ni ama politike » ! ( Ne dis pas ça ; ne fais pas ça ; c’est trop politique ») 
 
Ce complexe de l’homme traumatisé se double naturellement d’un sentiment de non appartenance au peuple ou du moins le refus de l’assumer comme tel. Et pourtant, je persiste, j’insiste et je signe, le peuple hutu, c’est une réalité démographique, historique et culturelle, et que malheureusement les politiques de la division et de la diversion ont noyé dans le sommeil de l’inconscience. Le peuple hutu, c’est un fait indéniable ; le peuple hutu, c’est un peuple tout simplement ; et dire « je suis Hutu » doit être une fierté. Et on ne peut pas se guérir du « complexe de l’homme inutile » si on l’on est incapable d’assumer son être ou son appartenance à un groupe social quoi que dénigré et longtemps martyrisé.  
 
Je parlais tantôt de cette fierté qui doit lier un peuple dont l’histoire récente est commune. Malheureusement, cette fierté se transforme de plus en plus plus en un sentiment d’appartenance à une région qu’à un peuple, ce qui est une trahison grave de l’idée d’union intra-communautaire de Gahutu Rémy. Cette trahison nous amènera directement dans une situation confuse, à l’image des déchirements internes qui ont caractérisé le jeu politique de la dernière décennie. Au Burundi ou dans les différentes communautés des Burundais, les divisions régionalistes battent leur plein. Après le micombérisme, je peux affirmer sans sourciller que le régionalisme vient en deuxième position en termes des massacres qui se sont abattus sur les Hutu en tant que peuple durant cette dernière décennie. 
 
Ceux qui versent aujourd’hui dans la bassesse divisionniste à caractère régional oublient les réalités passées et mêmes contemporaines, dont nous nous faisons le devoir de rappeler les plus marquantes : 
 
- Ntega et Marangara, dont nous commémorons aussi aujourd’hui l’anniversaire ( le 21è) , ont été ravagés par Buyoya en 1988. Est-ce parce que c’était des localités du Nord ? Les naïfs et les amnésiques diraient oui ! Mais n’oublions pas que Micombero avait fait de même pour Mugara et Rumonge au sud du pays, 16 ans auparavant. Et pour ces deux localités, c’est même pire. En effet, jusqu’à l’heure où je vous parle, les biens fonciers des victimes sont occupés et exploités par leurs bourreaux ; 
 
- un autre fait : les neuf hautes personnalités assassinées dans la foulée du 21 octobre en même temps que le Président Ndadaye étaient originaires d’au moins 5 provinces différentes : Gitega, Kayanza, Karuzi, Muramvya et Bururi.  
- les 400 intellectuels hutu assassinés au cours du putsch sanglant et rampant de 93 à 96 proviennent aussi de toutes les provinces.  
 
Rien qu’à observer ces faits qui sautent y compris aux yeux de l’observateur le plus distrait, l’on constate que le prédataire micombériste, lui, ne s’est jamais embrouillé de la provenance régionaliste de sa proie. Si on lui dit qu’il est temps de massacrer, il vient, il voit, il ferme les yeux, il frappe tout Hutu peu importe sa provenance régionale, et il avance ! Le fait même que vous qui êtes présents ici provenez des différentes régions du Burundi prouve à suffisance que le micombérisme a frappé par tout. Car, et si je me trompe vous allez me corriger, nous sommes tous des rescapés du micombérisme. Quel diable habite alors les victimes de ce crime pour qu’elles se fassent la chasse pour des misérables questions de provenance régionale ? 
 
Chers compatriotes ; 
 
Sur fond régionaliste, les erreurs politiques, pour ne pas dire des crimes gravissimes, ont été commises, c’est certain ; et nous les condamnons sans état d’âme.  
 
Nonobstant, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nous considérons que cette querelle régionaliste entre Hutu n’est qu’une manoeuvre de diversion, créée de toutes pièces par les micombéristes pour réussir leur mission.  
Pour que nous puissions traverser ce courant qui nous mènerait tout droit vers l’abîme, si nous n’y prenions garde, nous devons tous savoir qu’une victime en égale une autre : il n’y a ni victime inférieure ni victime supérieure. Surtout, ne faisons pas comme ce Nazi à qui l’on a demandé au cours du procès de Nuremberg : « On dit que vous avez massacré 2500 personnes en une journée. Est-ce vrai » ? L’autre a répondu en s’agitant : « Non, vous exagérez ; j’en ai tué seulement 2000 ! ».  
Pour en venir à ceci : un bourreau en vaut un autre, que ce soit Micombero qui a fait massacrer 300.000 personnes ou toute autre personne, Tutsi comme Hutu, qui en fait massacrer 100 ! Les leaders cannibales, nous en avons ras-le-bol ! Il n’y a pas de mauvais et de moins mauvais bourreau ; tous les bourreaux ont la même couleur : celle du diable. En prêtant l’oreille au diable, on ira tout droit en enfer ! Un régionalisme qui tue, c’est plus que l’enfer, dans un Burundi grand comme un mouchoir de poche ! Le régionalisme « version-aller » a eu lieu ; on a versé dans un « régionalisme-retour ». C’est une triste réalité ; il est temps de la fustiger ! L’union intra-communautaire que proposait Gahutu Rémy en est la seule solution.  
 
En tombant dans le régionalisme-retour tel que nous y encouragent les instigateurs de la diversion, nous irons tout droit vers l’éclatement communautaire ! Et qui gagnera ? Vous connaissez la réponse.  
N’oublions pas aussi vite ! Nous avons une histoire récente commune ; nous devrions serrer les coudes pour chercher une voie de sortie commune. Il nous faut cette unité intra-communautaire ; « nous devons choisir de vivre ensemble comme des frères, ou de mourir ensemble comme des idiots », comme disait Martin Luther King.  
 
Je parlais d’unité intra- communautaire ! Qu’on ne comprenne pas de travers cette notion d’unité intra-communautaire ! On ne s’unit pas contre quelqu’un, honni soit qui mal y pense ; on s’unit pour le bien de la nation. En effet, aucun pays au monde ne peut se développer si au moins 85�e sa population reste toujours déstabilisés et de l’intérieur et de l’extérieur ! Le jour où le Burundi sera dirigé par une idéologie politique fondée sur l’impératif catégorique de laisser son peuple majoritaire travailler, et bien à partir de ce jour-même, le Burundi prendra l’ascenseur de la prospérité économique. Loin de nous donc l’idée d’oublier les communautés minoritaires. Le monde doit comprendre que la stabilité de la totalité ne peut dépendre de celle des seules minorités, même en concédant à cette dernière la part du lion dans tous les secteurs de la vie nationale, comme le veut la constitution made in Arusha ! La stabilité du pays passera absolument par la stabilité des peuples majoritaires ; l’envole économique en dépendra ! Et ce n’est pas le propre du Burundi, partout ailleurs, c’est comme ça.  
 
Chers Compatriotes ;  
 
Afin de ne pas léguer à nos enfants comme à nous nos parents le tristement célèbre patronyme de Réfugié, il est temps de nous départir des comportements dignes des chats sauvages. Vous connaissez l’image en kirundi : Ntitube nk’ubukara buhigwa bukongera bugahigana. (Ne soyons pas comme les chats sauvages qui se font chasser et qui se font la chasse)  
 
En terminant, le CDP formule les condoléances les plus attristées aux familles éprouvées au cours des massacres de Ntega et Marangara et d’autres actes du micombérisme commis au Burundi. 
Au nom du Parti CDP, je réitère ma reconnaissance à son Excellence Gahutu Rémy comme Héros national qui doit être réhabilité comme tel. Nous croyons à la force hautement patriotique de cet homme ; nous croyons à sa parole, qui est une parole-force, avec ses effets dont nous vivons les faits aujourd’hui. C’est un fils digne de la nation ; ce n’est pas un hasard si nous avons inscrit dans notre projet de société notamment : 
 
- rapatrier son corps au moment opportun, pour qu’il soit inhumé en toute dignité sur la terre qui l’a vu naître ;  
- ériger un monument de la révolution portant le nom de Gahutu Rémy ; 
- dénommer un boulevard le plus fréquenté ou une grande rue de la capitale Boulevard Gahutu Rémy ou Rue Gahutu Rémy. Il est en effet étonnant qu’il existe encore au Burundi un boulevard dénommé Boulevard du 28 novembre qui rappelle la prise du pouvoir par Micombero, ou que l’on ait l’Avenue Mayugi sans qu’il y ait l’Avenue Ndadaye !  
Le Burundi est vraiment « une terre qui ne reconnaît pas ses Héros » pour paraphraser Héménégilde Niyonzima.  
 
Vive le Burundi ;  
Vive le peuple burundais ;  
Vives les différentes communautés unies pour un Burundi réunifié ! 
 
Je vous remercie.  
 
Anicet Niyonkuru, 
 
Président du Parti CDP.
 

 

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Modifié en dernier lieu le 5.09.2009
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